Yaoundé, Cameroun, 17 novembre (Infosplusgabon) – L’annulation des résultats du concours d’entrée aux cycles A et B de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Ange Miche Angouing, jeudi soir, alimente les débats tant dans les médias que dans les gargotes et les rues de la capitale camerounaise.
Jeudi au journal de 17 heures sur la chaîne de service public, la Cameroon Radio Television, (CRTV), sont lus les noms des admissibles au concours de l’ENAM.
Coup de théâtre, au journal de 20 heures sur la même chaîne, c’est un communiqué du ministre de la Fonction Publique et de la Réforme administrative – tutelle administrative de cette école – qui annule ces résultats.
Les motifs avancés par le ministre pour justifier cette annulation sont «la violation de la réglementation en vigueur et des procédures établies en matière de gestion des concours administratifs», souligne le communiqué publié à cet effet.
Il ajoute qu’une «publication régulière des admissibilités auxdits concours interviendra dans les meilleurs délais possibles, afin de permette le déroulement harmonieux de la scolarité des candidats définitivement admis».
Selon Yannick M, journaliste dans une télévision de la capitale, «l’une des curiosités de ce concours, cette année, a été l’inscription des deux enfants du couple présidentiel Paul et Chantal Biya que sont Junior Biya et sa cadette Anastasie Brenda Eyenga Biya».
De son avis, toutes les faveurs ont été accordées à ces enfants, d’abord ils ont été déposés les jours de composition par le chauffeur du directeur de l’ENAM ; ils sont arrivés en retard à presque toutes les épreuves, ils ont composé dans des salles tout seul, les gardes du corps des enfants étaient nombreux et très présents pendant toute la durée du concours.
«Depuis le début de ce concours, plusieurs irrégularités ont été observées et l’annulation des résultats de jeudi démontre à suffisance qu’il y un conflit d’intérêts entre les deux protagonistes», ajoute-t-il.
Adrien Nolo, un fonctionnaire, pense, pour sa part, qu’il est difficile de croire que cet acte est gratuit ; «sûrement le ministre et le directeur général de l’ENAM, Toussaint Medjana ne se sont pas accordés sur les noms de certains candidats surtout les enfants des pontes du régime en place».
Il explique que sur la liste des admissibilités, on retrouve les noms des enfants de plusieurs ministres, des directeurs généraux, des hommes politiques influents et autres hommes d’affaires.
«Il ne peut que s’agir d’une incompréhension entre le ministre et le directeur général de l’ENAM ; le fait que les noms des deux enfants du couple présidentiel figurent sur la liste des admissibilités n’a rien d’anormal, ils sont intelligents et peuvent aussi être admis à des concours administratifs», lance-t-il.
En attendant la publication par le ministre d’une nouvelle liste d’admissibles à ce concours qui entend recruter 405 élèves, cette année, cette polémique continue d’alimenter les réseaux sociaux.
Créée à Yaoundé en 1959, l’ENAM est une grande école de l’enseignement supérieur ayant pour mission principale la formation et le perfectionnement des hauts fonctionnaires du gouvernement camerounais, rappelle-t-on.
FIN/INFOSPLUSGABON/IOK/ GABON 2017
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