L’UA demande aux pays africains d’harmoniser leurs législations sur l’âge nuptial

Dakar, Sénégal, 24 octobre (Infosplusgabon) – La secrétaire exécutive du comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (CAEDBE) de la Commission de l’Union africaine (UA), Mme Cissé Mariama Mohamed, a invité mardi à Dakar les pays du continent à harmoniser leurs législations sur la lutte contre le mariage des enfants.

 

«Nos Etats doivent harmoniser leurs législations et les adapter aux articles du protocole de Maputo qui interdit le mariage des enfants», a-t-elle déclaré au cours d’un panel organisé à l’occasion de la conférence internationale de Dakar sur le mariage des enfants.

 

L’article six dudit protocole, adopté par l’UA en 2003 à Maputo, la capitale du Mozambique, fixe l’âge minimum de mariage pour une fille à 18 ans, alors que sur le continent la majorité nuptial varie d’un pays à un autre.

 

Cette majorité est de 21 ans au Rwanda, de 16 ans au Sénégal, de 18 ans dans certains pays dont la République centrafricaine, de 15 ans au Gabon et de 18 ans en Gambie depuis l’année dernière.

 

«Dans notre pays il n’y avait pas d’âge légal de mariage pour la fille avant l’adoption de la loi de 2016 qui l’a fixé à 18 ans. Selon les statistiques, 30% des femmes mariées l’ont été avant l’âge de 18 ans», a déclaré une déléguée gambienne à la conférence de Dakar.

 

Depuis sa mise en œuvre en 2005, le protocole de Maputo a été ratifié par 39 pays dont six l’ont fait en émettant des réserves.

 

«Il y a 16 pays qui n’ont encore ratifié ce Protocole et nous attendons les rapports de la plupart de ceux qui l’ont fait. Les Etats sont dans l’obligation de rendre compte à la Commission de l’UA des mesures qu’ils ont prises pour la mise en place des dispositions du protocole», a déclaré à la PANA Mme Lucy Asuagbor, rapporteur spécial des droits de la femme à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).

 

Afin d’accélérer la lutte contre le mariage des enfants, l’UA a lancé le 29 mai dernier une campagne de sensibilisation contre le phénomène.

 

En plus, la Commission a initié, il y a quelques jours, la formation de jeunes volontaires qui seront déployés à travers le continent pour sensibiliser les décideurs politiques, les leaders communautaires et les populations sur les méfaits du mariage des enfants.

 

«Ces jeunes seront les points focaux de la Commission (de l’UA) dans les pays où ils seront envoyés», a précisé Mme Cissé Mariama Mouhamed, membre de la délégation de l’UA à la conférence de Dakar.

 

Cette conférence, qui va durer trois jours, a débuté lundi en présence du Premier ministre du Sénégal, Mouhamed Boun Abdallah Dione, des Premières dames du Burkina Faso, Mme Sika Bella Kaboré, et de la Sierra Leone, Mme Sia Nyama Koroma.

 

Des représentants de l’Union africaine (UA), du Système des Nations unies et de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prennent par à la rencontre qui s’inscrit dans l’agenda politique de l’UA pour mettre fin au mariage des enfants sur le continent.

 

La rencontre regroupe les représentants des gouvernements des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, des leaders communautaires et religieux, des représentants de la société civile, des jeunes et des représentants des pays donateurs.

 

Elle est organisée par le gouvernement du Sénégal, en collaboration avec une coalition d’organisations du Système des Nations unies et de la société civile.

 

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