Paris, France, 13 juin (Infosplusgabon) – Le commerce opaque et peu réglementé des gaz lacrymogènes, a affirmé Amnesty international, favorise les violations des droits humains commises par la police contre des manifestants pacifiques partout dans le monde, dans une analyse de près de 80 cas dans 22 pays et territoires dont six Etats africains.
« Les forces de sécurité veulent souvent nous faire croire que les gaz lacrymogènes permettent de disperser des foules violentes «sans danger», en évitant d’avoir à utiliser des armes plus préjudiciables. Or, les recherches que nous avons menées prouvent que la police les utilise massivement de façon abusive », a déclaré, vendredi, Amnesty International à l’occasion du lancement d’un site Internet interactif présentant des informations sur l’utilisation abusive des gaz lacrymogènes par les forces de sécurité.
L’ONG a indiqué que durant l’année passée, son laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises a mené des recherches sur l’utilisation abusive de gaz lacrymogènes à travers le monde, en examinant principalement des vidéos publiées sur des plateformes de réseaux sociaux telles que Facebook, YouTube et Twitter.
Parmi les Pays et territoires cités, figurent des pays africains qui sont : Guinée, Kenya, Nigeria, RD Congo, Soudan et le Zimbabwe.
Des médecins ont dit à Amnesty International que des agents des forces de sécurité et des soldats ont effectué l’an dernier une descente dans la salle d’un service des urgences à Omdurman, non loin de Khartoum, la capitale du Soudan et ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles à l’intérieur de l’hôpital, ensuite certains d’entre eux sont venus dans la salle des urgences et ont lancé quatre grenades lacrymogènes dont une qui a explosé.
« Nous avons rassemblé des informations montrant que les forces de police utilisent les gaz lacrymogènes d’une manière qui ne correspond absolument pas à l’usage prévu, souvent en utilisant de grandes quantités contre des manifestants largement pacifiques ou en tirant des projectiles directement sur des personnes, les blessant ou les tuant », a déploré l’organisation.
Amnesty international a indiqué, concernant les gaz lacrymogènes, que le problème vient en partie du fait que certaines forces de police n’ont pas compris quand et comment ils peuvent être utilisés légalement, que d’autres préfèrent ne tenir aucun compte de la règlementation, et que d’autres encore les utilisent en tant qu’armes.
« Mais la solution consiste aussi en partie à exercer un contrôle plus étroit sur le commerce international des gaz lacrymogènes et des autres agents de lutte antiémeute. Les gaz lacrymogènes doivent être inclus dans les dispositions sur le contrôle international des armes à létalité réduite et des matériels de contrainte, qui font actuellement l’objet de discussions à l’ONU », a plaidé l’ONG.
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