Tripoli, Libye, 11 juin (Infosplusgabon) – La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé, mardi, que l’état de force majeure est imposé sur les exportations du brut du champ pétrolier d’al-Charara (sud-ouest), après l’assaut d’un groupe armé qui a menacé les travailleurs du champ et les a forcés à arrêter la production, moins de 48 heures après la reprise ses activités.
Le champ pétrolier al-Charara est l’un des plus importants gisements du pays. IL est d’une capacité de 300.000 b/j.
Dans un communiqué, la NOC a affirmé que “le crime commis par un groupe armé lundi soir 8 juin 2020, qui est entré dans le champ d’al-Charara en provenance de Sebha, a menacé avec les armes des travailleurs sans défense, les forçant à arrêter la production à l’aube aujourd’hui sur le champ, trois jours seulement après le retour de la production”.
Elle a confirmé “l’arrêt de la production et l’imposition de l’état de force majeure sur les exportations de brut du champ al-Charara”.
La Compagnie nationale de pétrole a estimé que “ce que le groupe armé du général Mohamed Khalifa avait ordonné la soi-disant garde des installations pétrolières dans le sud et Ahmed Ibrahim Ben Nail, est un acte criminel grave équivalant à une sorte de trahison contre le peuple libyen et l’économie nationale, vu que l’opération de fermeture entraînera davantage de pertes de trésorerie et de nouveaux dommages techniques”.
La NOC a exprimé “sa préoccupation face à la violation par ce groupe armé du programme pour lutter contre la pandémie de Coronavirus, qui est strictement suivie dans toutes les installations de la Compagnie”, considérant que “leur entrée dans le champ de cette manière constitue une grave menace pour la santé des travailleurs”.
“Ce groupe criminel a osé entrer sur le champ avec des armes lourdes … Au lieu de défendre les intérêts du pays et de protéger les civils, les membres de ce groupe armé ont dirigé des armes contre nos fidèles travailleurs libyens qui font d’énormes efforts pour essayer d’empêcher que la Libye n’ait pas recours aux banques pour emprunter pour nourrir sa population”, a souligné le communiqué.
La Compagnie pétrolière a affirmé qu'”elle a informé le Bureau du Procureur général de ce crime qui prendra toutes les mesures possibles pour poursuivre ces criminels au niveau local et international,” exprimant “son rejet total de la présence de tout homme armé à l’intérieur de ses installations dans tous ses emplacements, de l’ingérence dans son travail ou la tentative d’utiliser les potentialités du peuple et sa seule source de vie comme monnaie d’échange politique ou militaire”.
Le champ al-Charara et El Fil (sud-ouest) qui ont repris leur production dimanche étaient fermés depuis janvier dernier par les forces de l’armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, occasionnant avec le blocus imposé à d’autres sites pétroliers, un manque à gagner estimé à six milliards de dollars.
FIN/ INFOSPLUSGABON/BOL/GABON2020
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