LIBREVILLE, 22 décembre (Infoplusgabon) – Longtemps marginalisée au Gabon, l’activité agricole connaît depuis peu un essor palpable, grâce à la volonté du gouvernement d’inciter les jeunes à opter pour les travaux de la terre. L’urbanisation est en forte croissance au Gabon et nourrir la population gabonaise dépendant encore des importations en provenance de plusieurs pays étrangers, voire limitrophes, nécessite de tripler la production agricole d’ici 2030. Un vrai défi. !
Le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba, a lancé le 22 décembre à Libreville, le programme G.R.A.I.N.E. (La Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés) correspondant à la mise en exploitation de plus de 200.000 ha sur 5 ans, le tracé de 3000 km de pistes d’accès aux plantations qui impliquera, quelque 1600 villages intégrés au plan des infrastructures de base. 30.000 familles volontaires pour le travail en coopératives seront impliquées dans ce vaste projet.
Le pays a traversé un long déclin agricole qui a favorisé des importations massives de produits en provenance de la sous-région et d’autres pays étrangers. Pourtant, le Gabon, par sa pluviométrie importante et l’étendue de ses terres cultivables, remplit les conditions pour développer une agriculture industrielle. Afin de poursuivre la diversification de l’économie gabonaise – secteur hors-pétrole en croissance de 8% au cours de ces trois dernières années – et dans l’objectif de revivifier la production agricole nationale, le programme GRAINE est porteur d’une grande ambition pour les populations gabonaises. Ali Bongo Ondimba a rappelé son engagement au projet et a fixé l’objectif non sans préciser que l’agriculture doit être « non pas un discours, mais une pratique ».
Alors que les efforts d’investissement dans les secteurs non-pétroliers et les dispositifs d’incitation à la transformation locale des matières premières portent déjà leurs fruits (industrie du bois + 17,5%, transformation minière 19,4% – sur 3 ans), le Président de la République souhaite accélérer la diversification afin de « libérer les leviers d’une croissance inclusive aux multiples ressorts ». Il entend accroître, « à très court terme », la part de l’agriculture dans la richesse nationale afin de garantir une plus grande sécurité alimentaire. Pour l’heure, les importations annuelles de denrées pèsent entre 250 et 300 milliards de FCFA. Trop lourd pour le panier de la ménagère. La banane, le manioc, le taro, la tomate, le piment, le poulet, le viande, doivent pouvoir être cultivés et produits dans le pays et être disponibles de manière pérenne et à moindre coût. Un changement d’approche s’impose afin que le marché local parvienne à capter le flux de ces importants capitaux dépensés en importation, a-t-il souhaité.
Favorisant un « véritable retour à la terre et une lutte efficace contre l’exode rural », luttant contre le chômage des jeunes par la perspective de création de 15 à 20.000 emplois, le programme GRAINE va associer quelque 20 000 à 30.000 familles volontaires recevront gratuitement 7 ha pour la production vivrière coopérative, dont 0,5 ha réservé à un usage privé, et seront appuyées dans leurs démarches pour l’obtention accélérée des permis agricoles, le préfinancement des coopératives, l’octroi de crédits à taux préférentiels, la garantie d’achat de la production. (Source : Direction de la Communication de la Présidence de la République).
FIN/INFOSPLUSGABON/ANL/2014
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