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LIBREVILLE, 30 octobre (Infosplusgabon) – La franc-maçonnerie est-elle une religion ?. En principe non. Cette pratique croit à la liberté de conscience de chacun de ses membres et chaque Maçon est et reste libre de sa propre conviction en matière religieuse. Il est cependant vrai que la Franc-Maçonnerie régulière part d’un principe organisateur (ou unificateur) qualifié de Grand Architecte de l’Univers. Chaque Maçon peut y voir ce qui convient à sa propre croyance pour autant que sa démarche soit bénéfique au corps social qui l’entoure et à lui-même. C’est la définition de base.
La franc-maçonnerie n’est pas non plus une secte. Car le mot secte à tort ou à raison, véhicule une notion de perte de liberté de pensée et d’action. Une attitude sectaire qui est à l’opposé de ce que cherche le franc-maçon à titre individuel ou social.
L’action politique individuelle du franc-maçon n’engage jamais la Franc-Maçonnerie elle-même. La Franc-Maçonnerie insiste que chacun de ses membres soit actif, et de manière positive, dans la société, et dans les limites que se fixe chacun selon sa propre conscience. Si l’engagement politique apparaît souhaitable à un Franc-Maçon, il est libre de le faire selon ses propres convictions.
A ce propos, l’expérience montre que l’activité politique individuelle des francs-maçons est distribuée sur toute la gamme des partis non-extrémistes, et sur ceux-là seulement, à de rarissimes exceptions près.
La franc-maçonnerie au Gabon
Une vidéo sur cette pratique au Gabon avait fait sensation. Diffusée sur Internet en 2010, plus d’un an après la mort d’Omar Bongo Ondimba, elle montrait son fils Ali, le tout nouveau président de la République, intronisé grand maître de la loge nationale du Gabon. Un sujet tabou, qui nourrit quantité de fantasmes dans ce pays d’Afrique centrale, « tant la franc-maçonnerie est associée à la sorcellerie », explique Janis Otsiemi.
Dans son dernier ouvrage, « Les Voleurs de sexe », l’écrivain s’est inspiré de l’épisode. Une folle rumeur, raconte le polar, s’est emparée de Libreville et de Port-Gentil : « Prenez garde messieurs ! Des voleurs à la conquête de vos bijoux de famille sévissent ! » Trois jeunes gens découvrent alors de curieuses photos. Y apparaissent des rosettes, un collier avec un pendentif serti d’un compas, un tablier : une réunion maçonnique pendant laquelle un homme prête allégeance. Il a « les cheveux gominés, le visage gras, la petite taille… ».
Janis Otsiemi parvient à maintenir cette tension tout au long des Voleurs de sexe, un livre social dans lequel suintent les maux qui gangrènent le continent : sorcellerie, corruption, captation des richesses, pauvreté généralisée, chômage… « Au Gabon, explique l’auteur, la franc-maçonnerie est presque une religion. On ne peut pas réussir en politique, obtenir un poste dans l’administration publique ou faire des affaires sans en être membre ou être pistonné par un franc-maçon. »
(Source : Françoise Alexander (contributrice Le Monde)
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