Tripoli, Libye, 5 novembre (Infosplusgabon) – Les actes de violence ont dominé l’actualité en Libye, cette semaine, avec les frappes aériennes meurtrières qui ont fait 16 morts, en majorité des enfants et des femmes, à Derna (Est), soulevant un tollé dans le pays, ont rapporté les journaux libyens qui se sont intéressés aussi à l’attaque contre la région de Werchafana (30 km ouest de Tripoli) dont les motivations sont diversement interprétées malgré les risques d’embrasement qu’elle fait courir à la zone toute entière.
Les tentatives d’unifier l’armée libyenne avec la rencontre de plusieurs officiers au Caire, en Egypte, a fait le chou gras des journaux libyens qui ont accordé aussi une couverture au raid aérien effectué par des forces spéciales américaines à Misrata (220 km, est de Tripoli), le troisième du genre en Libye, pour capturer un Libyen accusé d’être impliqué dans l’attaque en 2012 contre le consulat américain à Benghazi (Est) ayant tué quatre diplomates américains dont l’Ambassadeur Chris Stevens.
Le journal Afrigatenews a rapporté que les bombardements contre la ville de Derna contrôlée par le Conseil de la Choura de Derna, une coalition de groupes armés islamistes extrémistes affiliés à al-Qaida, ont suscité l’émoi dans le pays en raison du nombre des victimes essentiellement des enfants et des femmes.
Selon le journal électronique libyen, ces frappes meurtrières n’ont pas été revendiquées étant donné que les forces armées libyennes du maréchal Khalifa Haftar, basées à l’Est du pays et qui imposent un blocus sur la ville, ont nié toute responsabilité dans l’attaque aérienne.
L’Egypte qui avait, par le passé, attaqué, à plusieurs reprises, les positions des groupes djihadistes à Derna en représailles à des actes terroristes commis contre des citoyens ou des intérêts égyptiens, n’a pas revendiqué cette fois la paternité de ces frappes, a écrit le journal, publiant un poste d’un journaliste libyen Mohamed Baioo qui a accusé clairement l’Egypte d’être à l’origine de ces frappes.
Afrigatenews s’est fait l’écho de la condamnation unanime aussi bien de la classe politique, du milieu associatif que des différentes autorités libyennes, de ces frappes considérées comme “un massacre violant toutes les règles et conventions internationales” et l’ouverture d’enquêtes par différents services compétents pour déterminer les auteurs de ces bombardements aériens.
Pour sa part, le journal al-Wassat a accordé une couverture à l’offensive qu’on prépare contre la région de Werchafana au sud de Tripoli et qui a commencé par le bombardement d’une caserne militaire avant que ne soient utilisées des armes lourdes telles que les canons, les missiles Grad et autres armes à longue portée.
Citant des responsables locaux à Werchafana, le journal a indiqué que les bombes ont touché des maisons et détruit des résidences, tuant et blessant des civils paisibles.
Selon le journal, ces responsables ont accusé la région de Zenten de vouloir envahir la ville de Werchefana et y perpétrer la répression contre ses habitants, précisant que les prétextes avancées qui portent tantôt sur la récupération de la caserne du 4ème régiment de l’armée, tantôt sur la présence d’éléments de l’ancien régime de Kadhafi , ou la présence de Seif al-Islam Kadhadfi ou encore la présence d’individus hors-la-loi représentant un danger pour la région et la capitale, sont totalement faux.
Al-Wassat a indiqué, citant des déclarations de responsables du Haut conseil des tribus de Werchafana, que ces attaques sont menées par des troupes relevant du ministère de la Défense du gouvernement d’union nationale, reconnu par la Communauté internationale et des groupes armés sous le commandement de Oussama Jellouli, ancien ministre de la Défense et responsable militaire désigné par le gouvernement d’union.
Le journal a rapporté également l’intention des notables et responsables de la région de charger une équipe de juristes pour porter plainte devant les tribunaux libyens et les juridictions internationales contre ceux qu’ils ont considérés comme responsables de cette attaque, à savoir le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj accusé de l’avoir ordonnée, les ministres de la Défense et de l’Intérieur du gouvernement d’union, le chef d’état-major de l’armée et Oussama Jellouli, appelant les Nations unies à s’acquitter de leur rôle pour protéger les civils.
Evoquant, d’un autre côté, la réunion des officiers de l’armée libyenne au Caire pour unifier les forces armées nationales, al-Wassat a cité le colonel Salem Hajja qui a participé aux travaux de la rencontre, affirmant que “la conception de l’unification de l’armée concerne la restructuration en proposant un organigramme composé d’un conseil de sécurité nationale présidé par le chef de l’Etat, le conseil de la défense nationale et le conseil du commandement général des forces armées”.
Le conseil du commandement des forces armées est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique et des stratégies de l’institution militaire, selon le journal qui précise que le colonel a indiqué que la proposition de supprimer le poste de ministre de la Défense durant la période de transition actuelle et annoncé que des sous-commissions ont été formées pour étudier ces propositions lors des prochaines réunions.
Pour sa part, le journal al-Marsad a fait le suivi du raid américain en Libye pour capturer Mustapha Imam, un Libyen soupçonné d’être impliqué dans l’attaque terroriste contre le consulat américain à Benghazi qui a coûté la vie à l’ambassadeur américain et à trois autres diplomates.
Le journal a indiqué, citant des responsables sécuritaires américains, que le suspect a été ramené au bord d’un navire américain croissant au large de Misrata après sa capture dans cette ville.
Mustapha Imam est arrivé aux Etats-unis cinq jours après son arrestation en Libye et présenté devant un tribunal fédéral qui a ordonné son emprisonnement en attendant le parachèvement des instructions de cette affaire et la fixation de la date de son procès.
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