Tripoli, Libye, 23 mai (Infosplusgabon) – Le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale, Fayez al-Sarraj, est attendu ce jeudi en Algérie, deuxième étape de sa tournée maghrébine, où il discutera avec les responsables algériens des développements internes et régionaux à la lumière de l’escalade militaire près de Tripoli, qui persiste en dépit des efforts diplomatiques intenses pour la circonscrire.
Il est prévu que M. al-Sarraj rencontre le président intérimaire algérien, Abdelkader Ben Saleh, ainsi que le Premier ministre, Noureddine Badaoui, pour des entretiens sur la situation en Libye, en particulier les combats dans les environs de la capitale, Tripoli.
On rappelle que le président du Conseil présidentiel, Fayez Sarraj, s’est entretenu mercredi à Tunis, première étape de sa visite dans certains pays du Maghreb arabe, avec le président tunisien, Béji Caied Essebsi, sur les derniers développements en Libye et les répercussions de la guerre de la capitale.
Le président tunisien a souligné “la profondeur des relations entre les deux peuples frères tunisien et libyen et s’est déclaré profondément préoccupé par l’attaque en cours près de Tripoli”, selon un communiqué publié par le Gouvernement d’union nationale.
“La Tunisie est directement touchée par tout ce qui se passe en Libye et elle veut mettre fin aux combats le plus rapidement possible. Elle déploie des efforts pour y parvenir”, a-t-il déclaré cité par la même source.
Pour sa part, M. al-Sarraj a exprimé sa gratitude pour la volonté du président tunisien et du gouvernement tunisien de “mettre fin à l’agression et de stabiliser la Libye”, louant “les facilités offertes par la Tunisie sœur pour soigner les blessés de l’attaque brutale”.
L’Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar a lancé, depuis le 4 avril dernier, une offensive pour prendre le contrôle de Tripoli et les combats avec l’armée loyale au Gouvernement d’union nationale ont fait quelque 510 morts, 2.467 blessés dont des civils et plus de 70.000 déplacés.
On note que président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale, Fayez al-Sarraj, a reçu, mercredi soir, dans sa résidence à Tunis, des dignitaires, notables et chefs des tribus de la région de l’Est, avec lesquels il a évoqué la guerre à Tripoli et les derniers développements sur le terrain et son impact sur les Libyens.
Le Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale a indiqué dans un communiqué que M. al-Sarraj a souligné que “leur plus grand souci est toujours d’éviter toute effusion de sang”.
“Certaines personnes essaient de faire du conflit, un conflit entre l’Est et l’Ouest. Et un signe de sédition”, a-t-il dénoncé, ajoutant que “le conflit oppose ceux qui veulent un Etat civil moderne et ceux qui cherchent à militariser le pays et à revenir à un régime totalitaire”.
Il a ajouté que “ce qui nous préoccupe maintenant, c’est de protéger notre tissu social ciblé par les partisans de la sédition. Nous comptons sur vous, ainsi que sur nos dignitaires et nos sages, ainsi que sur notre peuple à l’est du pays. Dans leurs villes, leurs tribus et leurs familles, pour faire face à ces tentatives, notre tissu social, tel que nous le connaissons, reste étroitement lié, cohérent et étroitement attaché à ses traditions, ses coutumes et ses valeurs”.
Cette tournée maghrébine intervient alors que l’impasse semble pus que jamais marquer le conflit à Tripoli en raison de l’absence de perspectives d’un cessez-le feu.
A Paris, le maréchal Khalifa Haftar a rejeté, mercredi soir, la requête de cessez-le-feu présentée par le président français, Emmanul Macron, lors de leur rencontre à l’Elysée, assurant que “les conditions ne sont pas réunies à la phase actuelle de l’offensive”. Une manière de privilège le langage de la guerre, meurtrière aux effets dévastateurs sur les civils qui en subissent les conséquences.
Mardi, une session du Conseil de sécurité consacrée à la Libye, en présence de l’Envoyé de l’ONU, Ghassan Salamé, n’a pas adopté de résolution pour mettre fin aux affrontements armés près de Tripoli, perpétuant l’échec des Nations à influer sur le dossier libyen au regard des divergences entre ses pays membres.
Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, a qualifié sa “tournée européenne” qui a englobé l’Italie, l’Allemagne, la France et la Grande Bretagne de “réussie”, soulignant qu’il existe actuellement une compréhension internationale de la situation en Libye, précisant que les pays occidentaux sont pleinement conscients de la situation en Libye.
M. al-Sarraj a déclaré mercredi dans un entretien accordée à Euronews que “sa tournée ne visait pas à obtenir un soutien militaire, du matériel et des armes. L’embargo sur les armes est toujours en vigueur pour la Libye, mais uniquement pour le Gouvernement d’union, pas pour toutes les parties auxquelles on fournit toutes les armes par terre, par mer et par air, même de la part de pays amis”.
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