Des manifestants soudanais abattus dans le Nord du Darfour, selon Amnesty International

Nairobi, Kenya, 15 juillet (Infosplusgabon) – Au moins neuf personnes ont été tuées par balle et 17 autres blessées, lorsque les forces de sécurité soudanaises ont ouvert le feu sur des manifestants à Fata Borno, dans le Nord du Darfour, a annoncé mardi Amnesty International.

 

 

Les tirs ont eu lieu lundi contre les manifestants qui exigeaient le renvoi des fonctionnaires liés à l’ancien président Omar El-Bachir, maintenus en prison depuis le 6 juillet, a indiqué le directeur d’Amnesty International pour l’Afrique orientale et australe, Deprose Muchena.

 

Les populations du Darfour ont subi des attaques meurtrières de la part de milices armées et ont été prises au milieu de combats entre les milices armées et les forces gouvernementales.

 

Les violences ont causé la mort de plus de 300.000 personnes et le déplacement de plus de deux millions de personnes depuis 2003.

 

En réaction au meurtre des neuf manifestants et aux blessures d’au moins 17 autres personnes par une milice armée affiliée aux forces de sécurité soudanaises à Fata Borno, dans le Nord du Darfour, le 13 juillet, M. Muchena a indiqué que la population du Darfour avait le droit de protester pacifiquement contre l’insécurité croissante.

 

“La population du Darfour a le droit de faire entendre sa voix et de pouvoir protester pacifiquement. Les autorités soudanaises doivent immédiatement revoir leurs opérations de sécurité au Darfour afin de s’assurer qu’elles protègent efficacement les civils contre ces attaques délibérées et non provoquées des milices armées”, a estimé le responsable d’Amnesty International.

 

Un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre quatre responsables du gouvernement soudanais, dont l’ancien président El Béchir, pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis contre la population du Darfour, reste en vigueur.

 

Amnesty International a déclaré que le gouvernement soudanais doit également mener sans délai des enquêtes efficaces et impartiales sur les meurtres de manifestants et toutes les autres allégations de graves violations des droits de l’homme commises par les milices.

 

Les représentants du gouvernement ont également été priés de mettre fin à l’impunité dont jouissent les forces de sécurité et les groupes armés qui infligent la mort, la douleur et la souffrance à la population du Darfour depuis 17 ans.

 

“Il est temps de traduire en justice, dans le cadre de procès équitables, les personnes soupçonnées d’être responsables de ces attaques, ainsi que les forces de sécurité affectées à la région et sous la surveillance desquelles, les attaques se poursuivent”, a indiqué M. Muchena.

 

Selon Amnesty International, les autorités doivent également veiller à ce que les organisations humanitaires aient un accès sans restriction et sécurisé à la zone, afin qu’elles puissent apporter une aide humanitaire aux personnes déplacées dont les maisons ont été pillées et brûlées par la milice armée.

 

 

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