Bujumbura, Burundi, 9 mai (Infosplusgabon) – Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) aux premières élections pluralistes de 1993, Terence Sinunguruza, est décédé d’une “mort subite” à l’âge de 61 ans, dans la nuit de vendredi à samedi à son domicile de Bujumbura, a-t-on appris de source proche de la famille du disparu.
L’opinion gardera le souvenir d’un homme intègre qui a résisté aux pressions de son parti d’origine, l’Unité pour le Progrès National (UPRONA), contrarié par la victoire surprise du Front pour la Démocratie au Burundi (FRODEBU) à ces premières élections pluralistes.
Le président élu sera éliminé physiquement dans une tentative de putsch militaire, au bout de seulement trois mois d’exercice du pouvoir.
En guise de remerciements, le Président Ndadaye aura nommé M. Sinunguruza au prestigieux poste d’ambassadeur du Burundi auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York.
Le destin a voulu que l’ancien président de la CENI disparaisse à la veille du cinquième scrutin pluraliste au cours de ces 27 dernières années d’apprentissage démocratique au Burundi.
Sa disparition coïncide encore avec la réouverture récente des dossiers judiciaires à charge de quatre hauts gradés de l’armée à la retraite pour leur rôle présumé de commanditaires de l’assassinat de feu président Ndadaye.
Diplômé de la Faculté de droit de l’Université publique de Bujumbura, M. Sininguruza a naturellement fait ses premiers pas professionnels dans la magistrature en tant que vice-président de la Cour suprême des années 1980.
En 1994, le brillant magistrat sera ensuite propulsé ministre des Réformes institutionnelles et des Relations avec l’Assemblée nationale.
De 1997 à 2001, il prend les commandes du ministère de la Justice et garde des Sceaux, avant d’être promu chef de la diplomatie burundaise de 2001 à 2005.
En 2010, il est gratifié du poste de Premier vice-président de la République. Ce sont là les dernières fonctions officielles connues de cet homme d’Etat, parti comme il a vécu, dans la discrétion, selon ses proches. Térence Sinunguruza laisse derrière lui une veuve et quatre enfants.
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