Niamey, Niger, 8 juin (Infosplusgabon) – La pandémie du coronavirus a causé un manque à gagner de 11,3 milliards de F CFA au secteur du tourisme et de l’hôtellerie au Niger, rapporte, lundi, l’Agence nigérienne de presse (ANP).
Selon l’ANP, les mesures anti-Covid ont mis à l’arrêt pendant plus de 2 mois les activités de quelque 800 unités de services comprenant 230 agences de voyages et 75 agences de location de voitures, 233 hôtels, 79 restaurants, 150 bars, le tout employant 6000 personnes avec pour conséquences la mise au chômage de certains personnels et la chute de revenus.
Ce secteur contribue, en temps normal, à 6,8% au Produit Intérieur Brut (PIB) national, selon la Direction Générale du Tourisme et de l’Hôtellerie cité par l’ANP. Cette branche d’activités a aussi un effet d’entrainement sur les micro-économies, notamment à travers l’artisanat local, la production agricole ou encore le transport interurbain.
« Il faut que l’Etat voit dans quelle mesure le soutien va être sur toute la ligne parce que ce n’est pas des mesures ponctuelles seulement dont on a besoin, mais des mesures d’accompagnement sur toute l’année 2020 et l’année 2021 à venir », plaide le président de l’ANPTH, Laouel Kader Mahamadou.
Selon lui, l’Etat a mis en place une ligne de crédits de 150 milliards pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les Grandes entreprises (GE), une initiative appréciée par les propriétaires des établissements de tourisme et de l’hôtellerie qui en appellent au soutien permanent des pouvoirs publics pour permettre aux entreprises de se redresser.
« La situation a été très difficile pour nous, car notre secteur a été le plus touché, puisque ça a entraîné la fermeture des bars, des boîtes de nuit et des restaurants. C’est vrai, les hôtels officiels n’ont pas fermé, mais au niveau des hôtels privés, on n’a pas de clients», a soutenu M. Mamadou Alassane Dia, hôtelier, par ailleurs président régional des hôtels, bars et restaurant de Niamey.
« Malgré que la situation s’est améliorée, j’ai fait le tour de certains hôtels clés de Niamey, il n’y avait pas de clients, cela a entraîné le chômage de nos employés, le manque de liquidité, de trésorerie pour payer nos charges (eau, électricité, personnel, internet etc.) » a-t-il ajouté.
« Toutes nos activités se sont arrêtées et nos chiffres d’affaires sont revenus à zéro », a affirmé, quant à lui, M. Siddo Oumarou, Chef d’agence de tourisme et de voyage, par ailleurs Secrétaire général de l’Association national des promoteurs du tourisme et de l’hôtellerie (ANPTH), ajoutant que leur première réaction de survie a été de « limiter la casse en mettant en chômage technique le personnel ».
« Nous avons perdu sur toute la ligne, ensuite avec quelques rares clients que nous avons, il faut leur imposer les différentes mesures barrières édictées par le gouvernement, notamment la distanciation sociale, le lavage des mains et tout le dispositif nous permettant de suivre à la lettre les consignes données par le ministère de la Santé », a souligné M. Moussa Seydou, gérant d’un hôtel à Niamey.
« Au finish, nous ne pouvons qu’être heureux avec la réouverture récemment des bars, restaurants, la levée de l’interdiction des soirées, car nous avons une boîte de nuit et nous organisons également des soirées orchestrales avec les groupes de la capitale. Nous sommes très contents pour le moment et nous continuons à respecter les mesures barrières en ce qui concerne la pandémie », a-t-il conclu.
« Il faut que l’Etat réagisse vite, qu’il y ait un très bon programme de relance du secteur du tourisme et de l’hôtellerie parce que c’est ce qui crée de la richesse et de l’emploi et que notre ministère de tutelle soit doté de moyens suffisants pour faire la promotion » a, pour sa part, souhaité M. Siddo Oumarou, Chef d’agence de tourisme.
« Nous attendons aussi l’ouverture des frontières et de l’aéroport, parce que sans ça, on n’a pas l’hébergement. Ce sont des touristes économiques et des touristes tout court qui viennent loger dans nos hôtels », a-t-il ajouté.
Rappelons que le gouvernement du Niger a rouvert les lieux de loisirs et les hôtels, le 2 juin dernier, mais la mesure de fermeture des frontières est toujours en vigueur. Ils ont été fermés, le 20 mars 2020 dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19.
FIN/ INFOSPLUSGABON/UIU/GABON2020
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