Kinshasa, RDC, 8 juillet (Infosplusgabon) – L’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Amnesty International, a jugé, lundi, la condamnation par la Cour pénale internationale (CPI) de Bosco Ntaganda, ancien chef d’un groupe rebelle en République démocratique du Congo (RDC), comme “une justice longtemps attendue pour les victimes de crimes grotesques”.
La CPI a reconnu, lundi, M. Ntaganda coupable, au-delà de tout doute raisonnable, de 18 chefs d’inculpation de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis en Ituri, en République démocratique du Congo (RDC) en 2002-2003.
“Nous espérons que le verdict (de ce lundi) apporte un peu de réconfort à ceux qui ont été touchés par les crimes grotesques perpétrés par M. Ntaganda et permette à ses victimes et à leurs familles d’obtenir finalement une mesure de justice et réparation”, a déclaré Joan Nyanyuki, directrice d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est.
“Chaque jour durant les sept années que M. Ntaganda a erré librement dans les rues de Goma après que la Cour pénale internationale a émis son mandat d’arrêt a accru le tourment que les victimes et leurs familles devaient endurer – à la grande honte des autorités de la RDC et de la communauté internationale.
“Mais aujourd’hui, les 2 123 victimes du procès peuvent enfin commencer le processus de réparation pour tous les préjudices que leur a infligés M. Ntaganda” a-t-elle dit.
M. Ntaganda a été reconnu coupable de l’ensemble des 13 chefs de crimes de guerre et cinq chefs de crimes contre l’humanité, pour le recrutement et la conscription d’enfants soldats, viol et esclavage sexuel.
2 123 victimes ont participé au procès, dont d’ex enfants soldats et des victimes du groupe rebelle de M. Ntaganda.
Selon un communiqué de la CPI, la Chambre de première instance VI juge que l’Union des patriotes congolais (UPC) et son aile militaire, les Forces Patriotiques pour la Libération du Congo (FPLC), ont été en tout temps impliqués dans au moins un conflit armé non international contre une partie adverse en Ituri, district de la RDC, du 6 août 2002 au plus tard au 31 décembre 2003 ou vers cette date.
“La conduite de l’UPC/ FPLC contre la population civile était le résultat attendu d’une stratégie préconçue visant la population civile. Les crimes ont été commis conformément à une politique de l’UPC/FPLC. M. Ntaganda exerçait une fonction militaire très importante au sein de l’UPC/FPLC.
En 2002, Bosco Ntaganda était le chef des opérations militaires du groupe rebelle Union des patriotes congolais, le même groupe auquel appartenait Thomas Lubanga. M. Lubanga a été condamné par la CPI pour le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats en mars 2012 et condamné à 14 d’emprisonnement.
M. Ntaganda a le droit de faire appel de cette décision, et on s’attend à ce qu’il le fasse. Une autre audience sera organisée dans les semaines à venir pour déterminer sa peine.
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