Afrique : La CEA appelle à faire des banques centrales africaines des instruments d’appui à l’industrialisation

LIBREVILLE, 28 mars (Infosplusgabon) – Le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Dr Carlos Lopes, prône une réforme des banques centrales africaines afin qu’elles puissent appuyer l’industrialisation et la transformation, lors du sommet des gouverneurs des banques centrales africaines tenu ce jeudi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.

 

 

Lors de ce sommet tenu en marge de la 7ème réunion conjointe des ministres africains de l’Economie et des Finances et de leurs collègues de la Planification et du Développement, Dr Carlos a déclaré que les banques centrales ne devraient pas seulement s’occuper de l’activité financière  urbaine officielle, mais assurer aussi l’existence de tels services et de la micro-finance dans les campagnes.

 

Cela permettra, indique-t-il, de renforcer l’intermédiation financière et de contribuer à atténuer les disparités entre ville et campagne pour ce qui concerne les revenus et le développement.

 

Prenant l’exemple de la Chine, M. Lopes démontre  que la gestion des taux de change peut  servir à influer sur la compétitivité des biens et des services sur les marchés internationaux.

 

Dans ce contexte, souligne-t-il,  le contrôle de la volatilité des taux de change, provenant notamment de la hausse des prix des produits de base et  des investissements de portefeuille, est un problème important pour les banques centrales.

 

Le renforcement de l’intermédiation financière aux fins de la mobilisation des ressources internes est un autre moyen, pour les banques centrales, d’appuyer le financement bien nécessaire de l’industrialisation, soutient Dr Carlos, indiquant que compte tenu de la prolifération des institutions financières non officielles, aussi appelées “système bancaire fantôme” dans de nombreux pays africains, les banques centrales devraient trouver des moyens de soumettre ces systèmes à une supervision et à une réglementation officielles, tout en appuyant leur efficacité et leur dynamisme.

 

Selon le  secrétaire exécutif de la CEA,  les banques centrales doivent garantir une utilisation plus productive des réserves de l’Afrique.

“Il est troublant que, contrairement à ce qui se passe dans d’autres régions en développement, les dépôts que les pays africains, dans leur ensemble, placent dans les banques déclarantes à la Banque des règlements internationaux (BRI) soient supérieurs aux prêts que leur accordent ces banques”, a-t-il déploré.

 

L’essentiel des revenus des exportations africaines de pétrole et de produits de base ne passe pas par les banques africaines, mais reste dans les banques étrangères, qui en recyclent quelque 60%  sous la forme de prêts aux banques et aux secteurs non bancaires africains, a-t-il relevé.

 

En se demandant comment le FMI peut faire fructifier les réserves au profit de l’Afrique plutôt que de les laisser en dépôt dans les véhicules financiers des pays en développement, il a souligné que les banques centrales peuvent jouer un rôle essentiel en favorisant la création et la pérennisation de marchés de capitaux régionaux par des mesures d’harmonisation et de coordination entre pays, et en fournissant des instruments et des organismes réglementaires dotés de ressources suffisantes, à même de promouvoir la croissance et l’intégrité des institutions financières et de lutter contre le blanchiment  d’argent.

 

“La prompte adoption d’innovations dans les services financiers offre des occasions exceptionnelles de faire jouer un rôle encore plus important aux politiques monétaires visant le  développement industriel inclusif. La politique monétaire doit s’inscrire dans le programme de transformation structurelle de l’Afrique. Dans certaines situations, il se peut qu’il faille trouver un compromis entre la mission de stabilisation des prix des banques centrales et l’objectif d’accès aux services financiers et de stimulation de l’économie aux fins du développement industriel”, a poursuivi M. Lopes.

 

Consacré au rôle essentiel que les banques centrales africaines doivent jouer pour favoriser l’industrialisation, le sommet des gouverneurs des banques centrales africaines s’est achevé ce jeudi soir. (Source  Pana).

 

FIN/INFOSPLUSGABON/MIN/2014

 

 

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